"Par quelle chance, le super-appareil, s'est-il posé sur la piste roussillonnaise ? Par malchance, en fait.

Après avoir effectué deux vols d'études, dimanche dernier, sur la Haute Garonne et les départements limitrophes, hier soir Turcat, le célèbre pilote d'essai, voulait vérifier le comportement de l'appareil sur les bords de la Méditerranée où, ont le sait les vents sont différents, à cause des influences de la rencontre des dépressions de terre et de mer.

Après avoir évité Narbonne sur sa gauche et pris la direction des Pyrénées, le magnifique avion qui volait à 2500 mètres d'altitude, baissait son nez pour passer sur l'étang de Leucate, à 750 pieds environ.

Le phénomène le plus bête qui puisse se rencontrer dans le domaine aérien se produisait alors pour le plus rapide des oiseaux du monde ; sur cet étang tranquille, un des puissants réacteurs marquait, sur les paramètres de contrôle, quelques déficiences. Le chef-pilote décidait alors l'atterrissage à la Llabanère. Le plus racé des monstres de l'air se posait comme une fleur sur la piste.

Inutile de dire que ce "zinc" de l'an 2000 a attiré immédiatement le personnel de l'aérodrome qui pu apprécier les lignes élégantes de ce "subsonique".

La raison de la déficience du 3° réacteur "Olympus" ? Tout simplement un canard sauvage qui avait été aspiré par une tuyère.

"C'est sur l'étang de Leucate que nous avons survolé ces volatiles. Nous avons hérité du plus sauvage...."

Une consolation : se trouver à Perpignan. "Concorde" qui ne peut encore voler que de jour, quittera la Llabanère aujourd'hui à 15 h 15 pour regagner Toulouse.

L'avion doit être gardé toute la nuit par les gendarmes de l'aérodrome et la brigade territoriale de Perpignan.