Home Notre village Via Domitia Autour de l'étang Le Canigou Passion tomate Les plantes de la Saint Jean Traditions et culture catalanes Nous écrire copyright |
Retour au synoptique des textes anciens sur les tomates
Origine des plantes cultivées (3e édition revue et augmentée) 1886
Alphonse de Candolle,
Extrait des pages 231 et 232 :
Tomate. Lycopersicum
esculentum, Miller.
La Tomate ou Pomme d'amour appartient à un genre de Solanées dont toutes les
espèces sont américaines. Elle na point de nom dans les anciennes langues
d'Asie, ni même dans les langues modernes indiennes. Elle n'était pas encore
cultivée au Japon du temps de
Thunberg, c'est-à-dire il y a un siècle, et le
silence des anciens auteurs sur la Chine montre que l'introduction y est
moderne. Rumphius l'avait vue dans les jardins de l'archipel asiatique. Les
Malais l'appelaient Tomatte; mais c'est un nom américain, car
C. Bauhin désigne
l'espèce comme Tumatle Americanorum. Rien ne fait présumer qu'elle fût connue en
Europe avant la découverte de l'Amérique.
Les premiers noms donnés par les botanistes, au XVIème siècle, font
supposer qu'on avait reçu la plante du Pérou. Elle a été cultivée sur le
continent américain avant de l'être aux Antilles, car
Sloane ne la mentionne pas
à la Jamaïque, et Hughes dit qu'elle a été apportée du Portugal à la Barbade, il
n'y a guère plus d'un siècle. Humboldt regardait la culture des Tomates comme
ancienne au Mexique . Je remarque cependant que le premier ouvrage sur les
plantes de ce pays (Hernandez, Historia) n'en fait pas mention. Les premiers
auteurs sur le Brésil, Piso et
Marcgraf, n'en parlent pas non plus, quoique
l'espèce soit
aujourd'hui cultivée dans toute l'Amérique intertropicale. Nous revenons ainsi,
par exclusion, à l'idée d'une origine péruvienne, au moins pour la culture.
De Martius a trouvé la plante spontanée dans les environs de Rio-de-Janeiro et
de Para, mais échappée peut-être des jardins. Je ne connais aucun botaniste qui
l'ait trouvée vraiment sauvage, dans l'état que nous connaissons, avec ses
fruits plus ou moins gros, bosselés et à côtes renflées; mais il n'en est pas de
même de la forme à petits fruits sphériques, appelée L. cerasiforme dans
certains ouvrages de botanique et considérée, ce me semble, avec raison, dans
d'autres ouvrages, comme appartenant à la même espèce. Celle-ci est sauvage sur
le littoral du Pérou, à Tarapoto, dans le Pérou oriental et sur les confins du
Mexique et des Etats-Unis vers la Californie. Elle se naturalise quelquefois
dans les déblais, près des jardins. C'est ainsi probablement que l'habitation
s'est étendue, du Pérou, au nord et au midi.