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Lu, le 27 octobre 2007 dans UFC Que choisir

 
Quelques variétés de tomates anciennes interdites à la vente, car issues de semences non inscrites au catalogue officiel français, se retrouvent sur les étals de certaines grandes surfaces.
Depuis quelque temps, les variétés anciennes de tomates (coeur de bœuf, ananas, verona et autres noires de Crimée) pointent leurs formes biscornues dans les linéaires des grandes surfaces. Tant mieux pour les consommateurs, dont le choix ne se cantonne plus aux tristes variétés hybrides aussi lisses qu'insipides. Pourtant, la vente de ces variétés anciennes est illégale, car issues de semences non inscrites au catalogue officiel français. En effet, la procédure d'inscription, longue et coûteuse, n'est pas adaptée à ces plantes. Certes, il existe un catalogue simplifié qui leur est dédié. Mais ce catalogue est réservé aux jardiniers amateurs. En principe, les consommateurs n'ont donc pas accès à ces variétés à moins de les cultiver dans leur jardin. « Une véritable aberration à l'heure où la disparition au fil des ans de centaines de variétés menace la biodiversité », s'insurge Raoul Jacquin, de Kokopelli. Cette association qui promeut et diffuse depuis une dizaine d'années des graines de variétés anciennes a été condamnée plusieurs fois à de lourdes amendes pour « vente de semences non inscrites ». Comment se débrouillent donc les grandes surfaces pour vendre impunément ces légumes « interdits » et
Savéol, l'un des plus gros producteurs de tomates de France, pour les proposer sur son site ?

« S'agissant de la coeur de bœuf et de la verona, elles sont issues de semences inscrites au catalogue italien, donc légales dans l'Union européenne », explique Pierrick Rault, de Savéol, qui reconnaît par ailleurs que ces variétés « maison » sont des hybrides, conçues pour résister aux maladies et au transport, qui sont le talon d'Achille des variétés anciennes. À y regarder de plus près, la forme en poire de la « cuore di boe » italienne ne ressemble guère à la « vraie » coeur de bœuf... Quant à la noire de Crimée et à l'ananas, Savéol reconnaît qu'au plan légal, ces variétés pour amateurs n'ont pas droit de cité sur les étals. « Mais nous les produisons en très petites quantités, à titre de test. Nos études prospectives révèlent en effet une forte attente des consommateurs au niveau des goûts et des textures », se défend Pierrick Rault. Y aurait-il donc deux poids et deux mesures ?