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Quelques éléments sur la tramontane

Retour à la page sur "l'aïguat" et ses inondations au fil du temps

Les 16, 17, 18 et 19 octobre 1940, alors que la France plie sous le joug allemand, que la bataille d’Angleterre fait rage, les inondations transforment les Pyrénées Orientales, l’Aude et la province de Barcelone en un véritable bourbier créant la désolation son passage. 

Mercredi 16, il a plu averse toute la journée. Les rivières commencent à fortement monter.

L’Agly au débit de 2.100 m3 a fait son œuvre à Saint-Paul, Estagel. A Espira de l’Agly, les habitants voient passer toutes sortes d’épaves : chaise, tonneaux, poutres, instruments araires et même un camion citerne. A Rivesaltes, le pont roman, sapé pendant deux jours par les coups de boutoir des troncs d’arbres et des rochers, s’effondre. Il n’en reste que deux arches pendant que toute la campagne et de nombreuses artères de Rivesaltes se transforment en lacs et ruisseaux. Les travaux de l’actuel pont suspendu ne seront entrepris que dix ans plus tard, en 1950.

Un passeur venu de Saint Laurent de la Salanque, moyennant 50 centimes, faisait traverser le fleuve sur son embarcation surnommée « El pallagosti » (la sauterelle).

 

La plaine devant Claira n'est qu'un vaste lac qui va rejoindre la mer. Le pont de Claira a tenu.

A Saint Hippolyte l'inondation a fait quelques dégâts.

Vendredi 18 au soir, après une journée de pluie continuelle, le crieur public avertissait la population d'avoir à se prémunir contre l'inondation. Personne ne croyait qu'elle fut si proche. Vers 22 heures l'eau arrivait aux abords du village par la route de Claira. Peu après elle s'étalait tumultueuse dans les rues. L'avenue de la gare, la place des poilus était un fleuve aux limoneuses charriant des débris de toute sorte, débordant les puisards et s'engouffrant dans le champ de monsieur Rovira. Du coté de la poste (l'ancienne), de la place Saint Michel, la crue montait rapidement envahissant les maisons, les poulaillers, écuries et bergeries. Toute la nuit la population alertée veilla, travaillant sans relâche à dégager chevaux et troupeaux des étables.

Dans la matinée de samedi 19 l'eau s'est retirée rapidement permettant la circulation dans les rues.

Le figuier, en face de l'immeuble "Vidal-Bobo" qui avait 150 d'existence, était déraciné et incliné sur la façade de la maison "Palmade". Quelques légères détériorations dans les maisons, quelques volailles et lapins noyés, voilà les principaux dégâts. Une murette sur la route de Claira bordant la propriété de monsieur Joseph Guiter s'est écroulé sur une quinzaine de mètres.