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mise à jour le : 16-02-2014
Ponderosa
OP
Variété citée le 17 juillet 1897 dans la revue "L'agriculture nouvelle"
Extrait de la page 578 :
SUR
LA CULTURE DE LA TOMATE
Il y a quelques années les Américains, à propos d'une nouvelle variété de
tomate, avaient institué un concours pour donner un nom à ce produit remarquable
de grosseur. Ce fut le nom de Ponderosa qui prévalut, et l'auteur, en échange,
reçut de l'obtenteur la somme de 250 dollars. Voilà une manière de réclame pour
les nouveautés de l'horticulture qui, jusque-là, n'avait point rencontré de
partisan. Les fruits de cette merveille atteignent, sans soins spéciaux
paraît-il, de 4 à 6OO grammes, la peau est très lisse, la chair épaisse et
ferme, contenant peu de graines. Il y a des fruits dont le poids atteint 800
grammes.
Aujourd'hui que la tomate a pris rang parmi nos légumes importants, il n'est pas
sans intérêt de venir exposer en quelques lignes les avantages que peuvent
procurer les récoltes de cette plante américaine.
La tomate est une plante annuelle qui aime la chaleur, elle s'accommode mieux du
climat méridional, et cependant on la cultive beaucoup aux environs de Paris,
depuis surtout que des variétés hâtives ont été créées, donnant leurs fruits
mûrs dès la fin de juillet.
C'est aux environs de Montlhéry, près de Palaiseau, Longjumeau, Arpajon, sur les
coteaux exposés au midi, qu'il s'en fait des hectares. On sème sous châssis vers
le 15 mars, on repique les jeunes plantes obtenues trois semaines après en
pépinière on procède à un second repiquage dans les mêmes conditions vers le 20
avril pour terminer enfin la plantation en pleine terre dans la première
quinzaine de mai.
Dans le sud de l'Espagne, dans la province de Malaga, on fait sur de grandes
surfaces la culture hivernale, c'est-à-dire qu'on sème en septembre pour
récolter vers la fin de décembre et jusqu'en avril et mai.
Dans un cas comme dans l'autre, les soins à donner aux plantes après la
plantation sont les mêmes. On plante en lignes distantes de Om8O et chaque sujet
sur le rayon se trouve espacé de son voisin de 0m50 centimètres soit 25,000
pieds à l'hectare.
Les variétés employées sont la T. rouge naine hâtive, la T. rouge grosse hâtive,
la
T. perfection, la T. reine des précoces, sans compter les variétés locales
obtenues chaque jour par les cultivateurs.
A l'aide de la variété "reine des précoces" nous avons obtenu dans nos cultures
à l'Ecole de Grignon une récolte moyenne de 1 kilo.300 grammes par pied avec une
plantation de 230 pieds à l'are, soit un rendement de 300 kilos à l'are ou
30,000 kilos à l'hectare.
Le poids moyen de l'hectolitre de fruits mûrs est d'environ 61 à 65 kilos.
Si d'autre part on examine les prix courants de la vente de ces fruits aux
Halles de la capitale, on trouve que les 100 kilos se sont vendus, en juillet
1895, 5 fr.; en août ?, et en septembre, 12 francs.
En adoptant le chiffre de 30 francs comme moyenne de la vente, on conclut à un
rapport brut par hectare de 9,000 francs, de laquelle somme il convient de
déduire les frais culturaux.
Vers le milieu de juin on met à chaque plante un tuteur ou échalas. C'est contre
ce tuteur qu'on attache la tige verticale à l'aide de raphia, au fur et à mesure
qu'elle s'allonge. La taille se réduit à peu de chose on réserve autant que
possible les premières inflorescences de fleurs pour ne supprimer que les
ramifications inférieures de la tige. Quelquefois, on laisse deux ou trois
branches uniques sur le même pied, elles sont alors attachées en un paquet.
Nous ne parlerons que pour mémoire des cultures forcées de cette plante, faites
par les maraîchers des environs de la capitale, cultures qui auront de plus en
plus de peine à lutter contre la concurrence faite par l’Algérie et toutes les
autres contrées méridionales.
On sème alors en janvier sur couche et sous châssis et l'on n'emploie que des
variétés naines et hâtives.